Qu’est-ce que la saponification ?

À l’origine de chaque savon, se cache la saponification, une réaction chimique naturelle entre deux composants, et ce, depuis des millénaires ! D’un côté un corps gras, de l’huile d’origine végétale ou animale, de l’autre un alcali, de la soude ou de la potasse. Ces deux substances vont réagir et créer du savon et de la glycérine. Le corps gras va se décomposer sous l’effet de l’alcali. Si vous optez pour de la soude vous formerez un savon dur, tandis que la potasse donnera naissance à un savon plus mou ou liquide. Si l’on prend l’exemple du savon de Marseille, il est issu de la saponification par la soude d’huiles végétales. À l’inverse, le savon noir est saponifié par la potasse. Que l’on choisisse l’un ou l’autre, tout est une affaire de chimie et de proportions. Attention, si vous décidez de vous lancer dans la fabrication de savon à la maison, ces deux composants sont à manipuler avec vigilance !
Il existe deux types de saponification : à froid ou à chaud. Longtemps décriée, car utilisée par les industriels, la saponification à chaud est une méthode tout aussi ancestrale que la saponification à froid. Et entre les industriels qui utilisent de nombreux produits chimiques, issus notamment du pétrole, et un artisan savonnier qui cuit au chaudron, il y a une sacrée différence ! Focus sur ces deux techniques.

Procédé et bienfaits de la saponification à froid

Comme son nom l’indique la saponification à froid est une technique qui consiste à ne pas faire chauffer le mélange corps gras-alcali. Ils vont juste être mélangés à température ambiante, ce qui provoquera naturellement une légère chaleur. Cette technique demande plus de temps, car ensuite le savon va être moulé et mis à sécher. Le temps de séchage varie de 4 à 6 semaines en moyenne. C’est le temps nécessaire pour que le procédé se termine et que toutes les huiles soient transformées en savon et en glycérine. La soude disparaitra complètement. La saponification à froid est une méthode particulièrement écologique car elle n’engendre aucun déchet et aucune pollution pour notre environnement. Les huiles n’ayant pas été chauffées, il restera des corps gras en excès dans le savon. On les appelle les savons « surgras ». Ils conviennent tout particulièrement aux peaux sèches et très sèches.

Procédé et vertus de la saponification à chaud

À l’inverse, lors de la saponification à chaud, l’artisan savonnier va faire cuire la pâte à savon à environ 100°C afin d’accélérer le processus. Cette technique produit moins de surgras dans le savon car la glycérine est lavée. En revanche, cette méthode à chaud permet de maitriser avec plus de précision quelles huiles seront, ou non, saponifiées. En effet, une fois le mélange chauffé, le savonnier recouvre la pâte et laisse la saponification opérer. Une fois terminée, il peut ajouter des huiles plus rares, comme l’huile d’argan ou d’amande douce, pour un effet plus hydratant, avant de mettre le savon en moule. Ces huiles préserveront toutes leurs propriétés. Comme pour un savon à froid il faut patienter plusieurs semaines avant de pouvoir l’utiliser. À titre d’exemple, la saponification à chaud est à l’origine du savon de Marseille ou du savon d’Alep.

La saponification chez Bleu Blanc Mousse

En digne héritiers de la tradition marseillaise, le maître savonnier et les moussiers ne pouvaient mettre au point des recettes de savon de Marseille pour Bleu Blanc Mousse sans passer par une saponification à chaud. En effet, c’est en 1688 qu’est réglementée la fabrication du savon de Marseille. Surnommé le savon au chaudron, il est alors composé d’huile d’olive, de sel et de soude puis chauffé plusieurs heures à environ 100°C. Avec les premières colonies et la rareté préoccupante de l’huile d’olive, les savonneries se tournent vers l’huile de palme. Une huile très résistante à la chaleur et offrant un savon de meilleure qualité. Dans le respect de cette tradition ancestrale, Bleu Blanc Mousse propose un savon de Marseille saponifié à chaud et dont l’huile de palme est issue de producteurs participants à un réseau de commerce équitable.